Directeur(s) de thèse: Bertheleu Hélène
Date de soutenance : 15/12/2023
Résumé de la thèse :
Cette thèse analyse sous l’angle de l’imbrication des rapports sociaux de sexe, de classe et de race, les formes d’engagement de mères issues des migrations dans des associations situées en quartier populaire. À partir d’une enquête ethnographique de plusieurs années et d’une quarantaine d’entretiens, ce travail étudie le rapport mobilisé que ces mères entretiennent à leur condition sociale et les processus de politisation de leurs expériences vécues. L’enquête montre d’une part les rapports différenciés à la maternité à l’aune des trajectoires migratoires, matrimoniales, professionnelles et des aspirations sociales. Ces rapports à la maternité, reflétant une reproduction d’une division sexuée du travail domestique, conduisent ces femmes à se mobiliser à l’école en espérant améliorer le destin scolaire et social de leurs enfants et les aider à faire face au risque de stigmatisation raciale. Ce travail montre d’autre part que la constitution d’un réseau de sociabilité dans l’espace local et la circulation des ressources matérielles, relationnelles et symboliques entre les sphères associative, familiale, religieuse et professionnelle, favorisent l’engagement et le maintien dans les associations étudiées. Enfin, la dimension collective de ces engagements alimente la production d’un « nous » féminin et populaire, traversé par des hiérarchies internes. L’autre dimension du « nous » est la capacité à faire entendre un point de vue minoritaire. Elle se traduit par l’expression d’injustices dont certaines se font les porte-parole et dénoncent le racisme.
Mots clés : mobilisations, politisation, maternité, imbrication des rapports sociaux, associations, ressources
Cette thèse a reçue le Grand prix de la ville de Tours le 2 février 2024 !