2021
Au Sud comme au Nord, la mondialisation induit une mise aux normes des villes plus ou moins inspirée de logiques néolibérales qui exacerbent et complexifient les inégalités sociospatiales dont ce livre rend compte. Les analyses portent sur des quartiers populaires, directement ou indirectement confrontés aux transformations urbaines dans plusieurs villes du Bassin méditerranéen. L’ouvrage décrypte d’abord les rapports de force que révèlent les représentations et la stigmatisation qui participent de la construction de ces territoires. Ensuite, ces derniers apparaissent plus que jamais comme de véritables territoires-ressources édifiés autour des réseaux de sociabilités et des constructions identitaires et mémorielles. Ils sont souvent en tension entre déstructuration et cohésion, sous l’effet de politiques qui se préoccupent plus de valorisation foncière que de l’intégration des populations. Divers socialement, traversés par des conflits et espaces de mobilités et migrations, ils représentent néanmoins un lieu d’ancrage et d’appartenance à un « nous », un groupe de reconnaissance partageant les conditions d’existence propres à ce territoire et l’intérêt à agir pour revendiquer le droit aux services et à la reconnaissance. Enfin, les résistances des populations pèsent sur les rapports avec les pouvoirs publics et participent d’une construction identitaire où s’affirment les capacités individuelles et collectives favorables à l’autonomie et au pouvoir d’agir.