Le programme D. Coupes : la découpe du corps des animaux est une pratique culturelle qui diffère grandement selon les sociétés, les régions, les époques, en fonction du milieu social ou religieux, mais aussi de l’environnement économique et technique. Elle est adaptée à l’anatomie des espèces animales impliquées, et répond donc à une série de facteurs interdépendants dont l’analyse multiscalaire contribue à la connaissance des cultures anciennes et actuelles. L’archéozoologie peine à interpréter des traces souvent complexes à lire et à enregistrer mais surtout à interpréter, les différents gestes anthropiques étant souvent difficiles à discriminer dans l’imbrication des différentes chaînes opératoires. Le programme D. Coupes a pour objectif de réaliser expérimentalement des découpes sur des carcasses animales et d’examiner les stigmates sur les ossements pour constituer un référentiel de traces. C’est un projet expérimental pluridisciplinaire (Archéozoologie, sciences vétérinaires, techniques de boucherie) coordonné par le Lat, en collaboration avec Sébastien Lepetz et Claude Guintard (l’UMR 7209 Archéozoologie, Archéobotanique, MNHN et ONIRIS, Ecole nationale vétérinaire de Nantes). Il s’inscrit dans une dynamique de recherches concernant la consommation d’espèces dont le statut complexe varie au cours de l’histoire (chien, cheval, chat), et permettra de mieux comprendre les pratiques de leurs découpes et surtout leurs enjeux (prélèvements de viande, de peaux, de tendons…) à travers le temps. On associe ici des compétences et des problématiques de sciences humaines et de sciences du vivant dans une approche fondamentalement pluridisciplinaire et diachronique autour des systèmes de découpe et de représentation de la viande.