Le projet entamé en 2018 se concentre sur le bâti civil médiéval autour de Montoire-sur-le-Loir. L’aire d’étude correspond à une vingtaine de communes situées à l’ouest de Vendôme, s’étendant de Thoré-la-Rochette à Couture-sur-Loir. La richesse du patrimoine architectural dans cette zone était connue depuis le 19e siècle mais essentiellement pour le bâti castral et religieux, tandis que l’habitat, notamment rural, restait peu étudié. La vallée du Loir concentre également une grande quantité de troglodytes, du fait de sa topographie.

Quelques édifices sont classés ou inscrits au titre des Monuments historiques, mais ils sont peu nombreux dans la zone d’étude, qui n’a pas encore été traitée par le service de l’inventaire du Patrimoine de la Région Centre. Plusieurs communes ont concentré l’attention jusque-là, comme Lavardin, Trôo et Montoire-sur-le-Loir (où quelques études de bâti ponctuelles ont été menées depuis 2004), tandis que d’autres communes, pourtant riches, ont été quasiment ignorées jusqu’à présent, comme Lunay ou Thoré-la-Rochette.
L’objectif de ce programme était donc d’évaluer le potentiel architectural du bâti médiéval de cette zone et d’en proposer une première synthèse ainsi que des pistes de recherches. Des prospections thématiques ont été commencées en 2018 sur 22 communes afin d’identifier des bâtiments médiévaux et étudier quelques exemples représentatifs.

La première campagne a consisté essentiellement en l’étude monographique de la mairie de Lavardin, édifice de la fin du 12e siècle, associée à un début de prospections dans cinq communes (MAROT et al. 2018).

Figure 1 : Relevé du bâtiment de la mairie de Lavardin, datant de la fin du 12e siècle

Figure 1 : Relevé du bâtiment de la mairie de Lavardin, datant de la fin du 12e siècle

La campagne de 2019 était la première année d’un projet envisagé sur trois ans, avec la poursuite des prospections sur six communes supplémentaires ainsi que la mise en place d’un protocole de prospections, d’une base de données et d’un système d’information géographique, afin d’optimiser le traitement des données recueillies (MAROT et al. 2019). Les prospections ont été poursuivies lors de la campagne de 2020, dont le rapport proposait une synthèse provisoire, notamment avec des typochronologies des charpentes et des bâtiments en pans de bois (MAROT et al. 2020). La campagne de 2021 a permis de terminer les prospections dans toutes les communes et de poursuivre le travail d’analyse, notamment des typologies, tandis que la base de données et le SIG ont été progressivement complétés (MAROT et al. 2021).

En 2022, des datations dendrochronologiques ont été réalisées sur six sites, soit huit bâtiments distincts (trois probables prieurés des 12e-14e siècles, deux fermes des 16e et 17e siècles, et un habitat modeste du 16e siècle). Ces analyses, associées à de courtes études d’archéologie du bâti, ont fourni des informations précieuses pour la datation et la définition des types architecturaux du corpus (maçonneries, pans de bois, charpentes, portes, fenêtres, cheminées, etc.).

À la suite de ces cinq années de recherche, près de 400 bâtiments des 12e – 16e siècles ont été référencés. La synthèse de notre travail apportera de nouveaux éléments pour l’étude du bâti médiéval de la vallée du Loir, en identifiant des formes architecturales et des types d’édifices spécifiques, et en proposant un début d’analyse de ce territoire au Moyen Âge.

Figure2 : Une des charpentes du prieuré de Lunay datée par dendrochronologie de 1299-1300d, associée à des peintures sur le pignon

Figure2 : Une des charpentes du prieuré de Lunay datée par dendrochronologie de 1299-1300d, associée à des peintures sur le pignon

Figure 3 : Maison accolée au coteau au hameau de Rochambeau, à Thoré-la-Rochette

Figure 3 : Maison accolée au coteau au hameau de Rochambeau, à Thoré-la-Rochette

Figure 4 : La cheminée d’un bâtiment en grande partie détruit datant des 15e-16e siècles

Figure 4 : La cheminée d’un bâtiment en grande partie détruit datant des 15e-16e siècles