15-22 juin 2018, Cerisy-La-Salle


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Un tournant affectif (ou emotional turn) nourrit depuis environ une dizaine d’années le monde de la recherche, mobilise les professionnels de tous ordres, caractérise les comportements individuels et collectifs. La référence au sensible et, plus spécifiquement, à la sensibilité des habitants, des usagers est parfois prise en considération dans les processus de conception et de réalisation urbaines. On voit ici et là des diagnostics sensibles (à Nantes par exemple). Sur un plan plus théorique, certaines disciplines, certains chercheurs traitent ce sujet depuis fort longtemps, la thématique des affects draine dorénavant la grande majorité des champs de recherche notamment en sciences humaines et sociales (histoire, géographie, sociologie, psychologie, anthropologie, philosophie, littérature…) et en neurosciences. Cependant, ce tournant n’est pas négocié de façon similaire du fait même de la temporalité de son investissement et de son rôle constitutif pour les disciplines elles-mêmes. Alors que les sciences de l’espace s’en sont emparé somme toute assez récemment dans la lignée de travaux précurseurs des années 1950 , d’autres mettent déjà en avant les limites d’une Affect Theory . Au-delà, les approches, les méthodes et les présupposés diffèrent selon les disciplines, voire au sein des courants qui les composent. En parallèle, les acteurs de la ville et des territoires se saisissent peu à peu de cette dimension de la fabrique urbaine. Comment procèdent-ils ? Comment est perçu leur travail ? Les expériences menées à bien sont-elles transposables en d’autres lieux ? Comment cela favorise-t-il ou non la participation, l’appropriation du lieu ou du projet à venir ?