jeudi 15 juin 2023 à 10h00
Université Gamal Abdel Nasser de Conakry Landrah, commune de Dixinn, Conakry République de Guinée
Salle : des séminaire du CERE
Composition du jury proposé
M. José SERRANO | Université de Tours | Directeur de thèse |
M. Alpha Issaga Pallé DIALLO | Université Gamal Abdel Nasser de Conakry | Co-directeur de thèse |
M. Jean Louis YENGUE | Université de Potiers | Rapporteur |
M. Abdoulaye BARRY | Institut Supérieur Agronomique et Vétérinaire Valéry Giscard d’Estaing | Rapporteur |
M. Amirou DIALLO | Université Gamal Abdel Nasser de Conakry | Examinateur |
Mme Isabelle DUVERNOY | INRAE de Toulouse | Examinatrice |
Mots-clés : Multifonctionnalité de l’agriculture,Agriculture périurbaine,Forme urbaine,Périurbain,Conakry,Guinée,
Résumé :
Cette thèse porte sur la multifonctionnalité de l’agriculture périurbaine de l’agglomération de Conakry, capitale de la Guinée. Notre objectif est de comprendre la complexité de la relation ville-agriculture afin de saisir les conditions du maintien de l’agriculture dans cette agglomération. Pour y parvenir, nous nous sommes fixé trois objectifs spécifiques. D’abord, décrire les dynamiques spatio-temporelles d’occupation du sol. Ensuite, cerner les sens et les valeurs que les acteurs de la ville accordent à l’espace périurbain. Enfin, évaluer les fonctions (économiques, sociales et environnementales) des différentes formes d’agriculture périurbaine afin d’identifier les fonctions qui résistent à l’urbanisation. La méthodologie a été bâtie sur une approche mixte. Nous avons utilisé quatre méthodes : la télédétection, l’enquête par questionnaires, les entrevues semi-dirigées et l’analyse documentaire. Pour la télédétection, nous avons utilisé les images Landsat de 1990, 2000, 2010 et 2020 que nous avons traité avec ENVI et QGIS. Pour l’enquête par questionnaires, nous avons tiré, suivant un échantillonnage au quota, 815 personnes (112 agriculteurs périurbains, 207 éleveurs périurbains, 140 commerçants dans les circuits de commercialisation, 341 habitants non-agriculteurs et non-éleveurs, 10 acteurs institutionnels et 05 professionnels de l’aménagement et de la planification urbaine). Nous avons réalisé 32 entrevues semi-dirigées (05 agriculteurs périurbains, 05 éleveurs périurbains, 02 commerçants, 05 représentants d’organisations de la société civile, 10 acteurs institutionnels et
05 professionnels de l’aménagement et de la planification urbaine). Enfin, l’analyse documentaire a porté sur le nouveau Schéma Directeur d’Urbanisation (SDU) en cours de validation. Les résultats montrent que sur la période des 30 années allant de 1990 à 2020, les espaces urbanisés et les sols nus artificialisés ont connu la plus forte progression, passant de 9,68% en 1990 à 34,21% de la superficie de la ville en 2020. A l’inverse, les espaces agricoles ont connu une forte régression sur cette période, passant de 16,54% en 1990 avec 82,38 km² à 3,91% en 2020 avec 19,46 km². Les plantations fruitières qui existaient entre 1990 et 2000 ont disparu alors que les champs de riziculture de basfonds se sont maintenus à la marge de la ville. Les fermes industrielles et semi-industrielles d’aviculture, de cuniculture et d’aulacodiculture sont apparues à partir de 2010 et sont en plein essor. L’évaluation des fonctions des différentes formes agricoles périu rbaines montre que les systèm es d’agroforesterie d’approvisionnement des industries agroalimentaires sont les plus m ultifonctionnelles. Elles sont suivies de l’agroforesterie sans marché industriel. La riziculture est aussi multifonctionnelle mais avec des fonctions sociales plus importantes. L’analyse des politiques urbaines montre que le nouveau SDU met l’agriculture périurbaine à travers les espaces agricoles périurbains au centre des stratégies d’un projet de Région Métropolitaine. Les statuts fonciers des riziculteurs et maraichères deviennent encore plus précaires dans l’agglomération pour les accorder une place plus importante aux marges du projet de Région Métropolitaine. L’originalité de cette thèse consiste en l’évaluation des fonctions de l’agriculture périurbaine, suivant l’approche intégrée de la m ultifonctionnalité, à travers les perceptions et attentes de plusieurs acteurs qui se situent à diverses échelles de l’agglomération.