LAT

Équipe Laboratoire ArchĂ©ologie et Territoires

PrĂ©sentation de l’Ă©quipe LAT

Responsable : Philippe Husi

Le LAT est impliquĂ© dans de nombreux rĂ©seaux aux niveaux national et international. Il pilote le rĂ©seau d’Information sur la CĂ©ramique MĂ©diĂ©vale et Moderne (Iceramm) et est co-porteur du Consortium MĂ©moire des ArchĂ©ologues et des Sites ArchĂ©ologiques (MASA) labellisĂ© par la TrĂšs Grande Infrastructure de Recherche Huma-Num en relation avec la Maison des Sciences de l’Homme Val-de-Loire.

Les spĂ©cificitĂ©s du LAT sont sa pratique de l’archĂ©ologie mĂ©tropolitaine de la Protohistoire au Moyen Âge, l’archĂ©ologie urbaine, son approche spatiale dans la longue durĂ©e, le croisement des sources, les rĂ©flexions Ă©pistĂ©mologiques et mĂ©thodologiques et l’archĂ©omatique. Plus largement, le LAT accueille la formation d’archĂ©ologie de l’UniversitĂ© de Tours et est l’équipe d’adossement du parcours « MĂ©tiers de l’ArchĂ©ologie et ArchĂ©omatique » au sein du Master « Master Histoire, Civilisation, Patrimoine » de l’École supĂ©rieure en Intelligence des Patrimoines de l’UniversitĂ© de Tours. Grace Ă  la prĂ©sence Ă  l’UniversitĂ© de Tours du seul poste de MaĂźtre de confĂ©rences en archĂ©ozoologie, en dehors de ceux du MusĂ©um national d’histoire naturelle, le LAT a investi dans la constitution d’une ostĂ©othĂšque.

Le programme du LAT est structuré en quatre axes. Les trois premiers axes sont thématiques, fondés sur la production de données primaires et le quatriÚme, méthodologique, est transversal au trois autres :

Axe 1 (« Villages, villes et territoires »)

Responsable scientifique : Florian Baret et Jean-Philippe Chimier.

Cet axe regroupe les recherches sur la fabrique de l’espace par les sociĂ©tĂ©s dans une double perspective diachronique et multi-scalaire. Il est le cadre de production des donnĂ©es archĂ©ologiques nouvelles livrĂ©es par les travaux de terrain des membres de l’équipe (fouilles et prospections en France et Ă  l’étranger). Son large pĂ©rimĂštre couvre d’abord toute la succession des formes et des cadres de l’habitat, de l’unitĂ© fonctionnelle au territoire en passant par l’ensemble des marqueurs du dĂ©veloppement (ville, habitat rural, habitat groupĂ©, lieu de culte, voie de communication
) qui constituent Ă  chaque pĂ©riode un des rĂ©seaux hiĂ©rarchisĂ©s Ă  mettre en Ă©vidence. Il couvre ensuite les conditions environnementales dans lesquelles se dĂ©ploient les sociĂ©tĂ©s, en tenant compte de tous les Ă©lĂ©ments constituant les terroirs anthropisĂ©s depuis le NĂ©olithique. Les interactions sociĂ©tĂ©s/milieux sont interrogĂ©es afin d’aborder les dynamiques de l’habitat et la fabrique du paysage dans le temps long selon diffĂ©rentes Ă©chelles spatiales. Toutefois, quelques thĂ©matiques seront privilĂ©giĂ©es afin de mieux percevoir la complexitĂ© des analyses Ă  conduire pour rendre compte des transformations des habitats, des territoires et des rĂ©seaux en perpĂ©tuelle interaction.

Axe 2 (« Archéologie de la construction »)

Responsables : Frédéric Epaud et Thomas Pouyet

L’axe 2 porte sur l’étude de l’architecture et des techniques de construction de la Protohistoire Ă  l’époque moderne. Il s’attache Ă  l’analyse des procĂ©dĂ©s de mise en Ɠuvre des matĂ©riaux (bois, pierre, terre cuite
) et des processus motivant l’évolution architecturale des monuments de l’architecture civile, religieuse et militaire. Ces travaux portent aussi bien sur des constructions en bois ou en pierre que sur celles utilisant une mixitĂ© de matĂ©riaux. L’objectif de ces recherches est de comprendre l’évolution des techniques de mise en Ɠuvre des matĂ©riaux de construction, et des transformations stylistiques et formelles des architectures sur le temps long. Les mĂ©thodes d’investigation relĂšvent de l’archĂ©ologie du bĂąti, la fouille, l’histoire de l’art, la recherche archivistique, l’archĂ©ologie expĂ©rimentale et l’ethnoarchĂ©ologie. Certaines approches, comme la tracĂ©ologie, portent la rĂ©flexion sur le travail manuel et la gestuelle des artisans, l’emploi des outils ou l’organisation des chantiers.

 

Archéologie de la construction en bois

L’archĂ©ologie de la construction en bois (charpentes de comble, pans de bois, fondations, architectures Ă  poteaux plantĂ©s) est abordĂ©e de maniĂšre diachronique. Une part importante de ces recherches traite, principalement pour le Moyen Âge, des questions touchant au bois d’Ɠuvre (bois utilisĂ©s, ressources forestiĂšres, sylviculture
), aux techniques de charpenterie (taille des bois, marquages, outils, tracĂ©s d’épure
) ainsi qu’à l’évolution des structures de charpentes de l’architecture romane et gothique.

 

Projet Notre-Dame

L’objectif est d’étudier les forĂȘts et leur gestion au Moyen Âge Ă  travers l’analyse des bois utilisĂ©s en grande quantitĂ© aux 11e-13e siĂšcles dans les charpentes de cathĂ©drales, notamment dans le cadre du Projet Notre-Dame.

 

Charpentes romanes et gothiques

Les travaux dĂ©jĂ  engagĂ©s, comme l’inventaire des charpentes sur des monuments romans et gothiques majeurs (cathĂ©drales) et mineurs (Ă©glises rurales) associĂ© Ă  des analyses dendrochronologiques, permettent de dĂ©finir des jalons tant sur le plan des techniques de charpenterie que sur celui de l’évolution de l’architecture tout matĂ©riaux confondus.

 

Architecture antique et médiévale

L’architecture antique et mĂ©diĂ©vale des Ă©difices publics et privĂ©s en pierre constitue un autre volet de l’axe 2. Les recherches portent sur l’étude des matĂ©riaux, le chantier de construction et l’évolution de l’architecture religieuse, militaire et civile.

Axe 3 (« Pratiques sociales, alimentaires et aires culturelles »)

Responsables : Marie-Pierre Horard-Roure et Francesca Di Napoli

L’objectif de l’axe 3 est la comprĂ©hension diachronique des mĂ©canismes sociaux, Ă©conomiques et culturels Ă  travers l’étude des phĂ©nomĂšnes de production, d’innovation, de savoir-faire, de mode, de concurrence, de rituel et de croyances. FondĂ©e sur l’accumulation de donnĂ©es robustes produites par des travaux de longue haleine, l’originalitĂ© de ces recherches rĂ©side dans l’analyse fine de donnĂ©es mobiliĂšres volumineuses (artefact et ecofact) qui permet d’aborder la dĂ©finition, la transformation et la spatialisation des pratiques. Cette dĂ©marche implique une approche interdisciplinaire, multi-scalaire et modĂ©lisatrice nĂ©cessaire Ă  l’étude de sources matĂ©rielles en masse.

Les sources mobilisĂ©es sont d’une part la cĂ©ramique et les ossements animaux, d’autre part les autres types de mobilier (pierre, mĂ©tal, verrerie, objets, terres cuites architecturales) indispensables Ă  une rĂ©flexion plus gĂ©nĂ©rale sur les pratiques sociales et les aires culturelles. Enfin, l’étude systĂ©matique de grandes sĂ©ries de sĂ©pultures pour comprendre le geste funĂ©raire et la structuration des lieux d’inhumation dans la longue durĂ©e permet Ă©galement de caractĂ©riser des identitĂ©s sociales Ă  travers le monde des morts.

Les recherches en archĂ©ozoologie, fondĂ©es sur des Ă©tudes monographiques de contextes funĂ©raires ou d’habitat et des partenariats avec le GDR 3644 BioarchĂ©odat, l’école vĂ©tĂ©rinaire de Nantes et l’UMR ArchĂ©ozoologie et ArchĂ©obotanique (MNHM), portent d’une part sur les processus de production de l’élevage et d’autre part sur l’évolution du statut et de la morphologie de certaines espĂšces. L’enjeu est d’aborder la relation Homme/Animal par les changements des pratiques d’élevage, des techniques bouchĂšres et de l’alimentation carnĂ©e depuis l’ñge du Fer. Le cochon, par exemple, est un bon rĂ©vĂ©lateur des pratiques et des choix culturels. Le coq quant Ă  lui est abordĂ© d’un point de vue morphologique pour Ă©tudier la discrimination des sexes et dĂ©tecter l’apparition de races spĂ©cifiques toujours prĂ©sentes. Le chien et le cheval sont deux espĂšces particuliĂšrement proches de l’homme dont le statut symbolique change Ă  travers le temps et dont l’étude des morphotypes permet, entre autres, d’aborder la question des tabous alimentaires.

Les pratiques alimentaires sont Ă©galement traitĂ©es selon des approches interdisciplinaires, par exemple par le recours Ă  la biochimie (analyses biomolĂ©culaires, isotopiques), afin de caractĂ©riser les systĂšmes d’acquisition, d’élaboration, de transformation, de distribution et de consommation. Les travaux sur les contenants en cĂ©ramique et leur contenu, l’alimentation carnĂ©e et la viticulture sont menĂ©s en collaborations avec le pĂŽle alimentation de l’UniversitĂ© François-Rabelais, le pĂŽle avicole de l’INRA Centre-Val de Loire et le VinOpĂŽle. L’objectif est de s’intĂ©resser aux implications sociales, Ă©conomiques, culturelles et territoriales des choix et des pratiques alimentaires.

Les principaux rĂ©sultats acquis sur la transformation des pratiques sociales et des aires culturelles Ă  partir des produits manufacturĂ©s concernent la caractĂ©risation d’aires culturelles entre le haut Moyen Âge et la pĂ©riode moderne (8 e -17 e siĂšcle) Ă  partir de la cĂ©ramique. L’analyse de donnĂ©es volumineuses Ă  l’échelle du bassin de la Loire moyenne a permis d’identifier deux grandes aires culturelles (Nord-Est et Sud-Ouest) constituĂ©es de plus petites entitĂ©s Ă©conomiques en relations Ă©troites avec les principaux centres de consommation urbains, cette bipartition s’inscrivant dans la longue durĂ©e, puisqu’elle perdure au moins du 8e au 15e s.

Sur ce plan, l’objectif est de poursuivre les recherches Ă  l’échelle des aires culturelles du Centre-Ouest de la France dans la trĂšs longue durĂ©e par l’exploitation de nouvelles donnĂ©es cĂ©ramiques en y intĂ©grant les autres sources mobiliĂšres (verre, mĂ©tal, objets
) et en Ă©largissant la fourchette chronologique aux pĂ©riodes plus anciennes (nĂ©olithique, protohistorique et AntiquitĂ© romaine). Le rĂ©seau ICERAMM, qui fĂ©dĂšre les mĂ©thodes et les recherches sur la cĂ©ramique mĂ©diĂ©vale et moderne Ă  l’échelle europĂ©enne, permet d’accroĂźtre la portĂ©e de l’étude des aires culturelles Ă  un vaste Nord-Ouest de l’Europe.

Axe 4 (« Archéomatique »)

Responsables : Olivier Marlet et Jean-Baptiste Rigot

L’archĂ©omatique, entendue comme l’informatisation des processus de la recherche archĂ©ologique du terrain Ă  la publication, est le pilier mĂ©thodologique de l’équipe. À partir des travaux engagĂ©s de longue date sur l’informatisation des protocoles d’acquisition, de traitement et de publication des donnĂ©es ainsi que sur la numĂ©risation des archives de fouilles, l’objectif de cet axe est de maintenir une recherche de haut niveau interrogeant tant l’instrumentation que les paradigmes de la discipline afin d’envisager les dĂ©veloppements nĂ©cessaires Ă  l’archĂ©ologie du futur. Les Ă©tudiants de master et de doctorat sont formĂ©s Ă  la recherche et Ă  son instrumentation de telle sorte qu’ils dĂ©veloppent des compĂ©tences leur permettant de maĂźtriser l’intĂ©gralitĂ© des protocoles d’acquisition et de traitement des donnĂ©es qu’ils manipulent.

L’archĂ©omatique est par dĂ©finition transverse aux trois axes prĂ©cĂ©dents. Elle est le lieu de production de la recherche mĂ©thodologique Ă  la fois appuyĂ©e sur les axes et les projets et dĂ©ployĂ©e dans ceux-ci. Elle contient Ă©galement des projets de recherche spĂ©cifiques comme les travaux sur l’interopĂ©rabilitĂ© des systĂšmes d’information archĂ©ologique et leur inscription dans le web sĂ©mantique, le dĂ©veloppement de modĂšles de publications Ă©lectroniques et la modĂ©lisation de l’information archĂ©ologique.

Le LAT s’est dotĂ© d’outils de traitement et de systĂšmes d’information appropriĂ©s Ă  ses programmes de recherche et dĂ©veloppĂ©s avec la double volontĂ© d’intĂ©gration de la rigueur des mĂ©thodes implĂ©mentĂ©es et de rĂ©utilisation par la communautĂ© archĂ©ologique. L’informatisation des protocoles nĂ©cessite une rĂ©flexion fondamentale sur les implications de la dĂ©matĂ©rialisation des donnĂ©es dans la production de connaissances archĂ©ologiques.

AprĂšs sa mise en ligne durant le contrat prĂ©cĂ©dent, la poursuite du dĂ©veloppement du systĂšme d’information archĂ©ologique ArSol (Archives du Sol) rĂ©pond Ă  deux enjeux. Le premier est la dĂ©matĂ©rialisation de la totalitĂ© de l’enregistrement stratigraphique afin d’intĂ©grer au plus tĂŽt les donnĂ©es dans le systĂšme d’information et de bĂ©nĂ©ficier des contrĂŽles de cohĂ©rence et de la mise en relation avec l’ensemble des donnĂ©es de la fouille sur le terrain. L’objectif est de faciliter la mise en Ɠuvre des donnĂ©es pour l’étude post-fouille ainsi que l’administration de la preuve depuis les publications mais surtout cette dĂ©marche permet de disposer sur le terrain de l’ensemble des donnĂ©es utiles Ă  l’interprĂ©tation. L’impact porte donc sur le processus d’interprĂ©tation lors de la fouille, autrement dit sur le raisonnement archĂ©ologique. Le second concerne la publication des donnĂ©es dans le web sĂ©mantique selon une interopĂ©rabilitĂ© complĂšte. L’interopĂ©rabilitĂ© est un objectif partagĂ© pour toutes les bases de donnĂ©es du LAT dont le niveau d’avancement a Ă©tĂ© mesurĂ© sur l’échelle des Five Stars Linked Open Data et les principes FAIR (donnĂ©es Faciles Ă  trouver, Accessibles, InteropĂ©rables et RĂ©utilisable) afin d’évaluer ce qu’il reste Ă  faire. L’ambition dans ce domaine est de contribuer Ă  l’émergence d’un secteur de donnĂ©es patrimoniales dans le « nuage des donnĂ©es liĂ©es » (Linked Open Data Cloud). L’expĂ©rience que nous menons avec ArSol, au sein du consortium MASA (MĂ©moire des ArchĂ©ologues et des Sites ArchĂ©ologiques) de la TGIR Huma-Num, afin de publier les donnĂ©es via l’ontologie de domaine pour les donnĂ©es du patrimoine du CIDOC-CRM (ISO 21127), est Ă©tendue Ă  d’autres systĂšmes. ArSol est ainsi accessible sur le web sĂ©mantique via la plateforme OpenArchaeo du consortium MASA. Les systĂšmes d’information, leur interopĂ©rabilitĂ©, la publication des donnĂ©es sur le web sont autant d’élĂ©ments qui contribuent Ă  l’avenir de la publication archĂ©ologique par de nouveaux modes d’édition fondĂ©s sur la connexion d’articles de synthĂšse aux preuves contenues dans les bases de donnĂ©es.

La modĂ©lisation des dynamiques spatiales, fondĂ©e sur une approche systĂ©mique de la production d’espace par les sociĂ©tĂ©s, s’appuie sur les travaux des gĂ©ographes augmentĂ©s de collaborations Ă©troites avec les archĂ©ologues et concerne plus largement plusieurs des disciplines des Sciences Humaines et Sociales. L’étude des dynamiques spatiales implique une attention particuliĂšre Ă  la dimension temporelle pour laquelle les outils de reprĂ©sentation et d’analyse sont Ă  Ă©laborer Ă  l’instar de ceux de l’analyse spatiale.

Enfin, une recherche interdisciplinaire entre archĂ©ologues et statisticiens est Ă  l’origine de dĂ©veloppement de mĂ©thodes et d’outils dĂ©diĂ©s Ă  l’analyse des donnĂ©es mobiliĂšres volumineuses. Les outils implĂ©mentĂ©s Ă  partir de modĂšles archĂ©o-statistiques concernent la datation (ceraRdate), la pĂ©riodisation (hclustcompro) et la spatialisation (mapclust) rĂ©alisĂ©s dans le cadre du projet SPARTAAS.

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PrĂ©sentation de l’Ă©quipe LAT

Responsable : Philippe Husi

Le LAT est impliquĂ© dans de nombreux rĂ©seaux aux niveaux national et international. Il pilote le rĂ©seau d’Information sur la CĂ©ramique MĂ©diĂ©vale et Moderne (Iceramm) et est co-porteur du Consortium MĂ©moire des ArchĂ©ologues et des Sites ArchĂ©ologiques (MASA) labellisĂ© par la TrĂšs Grande Infrastructure de Recherche Huma-Num en relation avec la Maison des Sciences de l’Homme Val-de-Loire.

Les spĂ©cificitĂ©s du LAT sont sa pratique de l’archĂ©ologie mĂ©tropolitaine de la Protohistoire au Moyen Âge, l’archĂ©ologie urbaine, son approche spatiale dans la longue durĂ©e, le croisement des sources, les rĂ©flexions Ă©pistĂ©mologiques et mĂ©thodologiques et l’archĂ©omatique. Plus largement, le LAT accueille la formation d’archĂ©ologie de l’UniversitĂ© de Tours et est l’équipe d’adossement du parcours « MĂ©tiers de l’ArchĂ©ologie et ArchĂ©omatique » au sein du Master « Master Histoire, Civilisation, Patrimoine » de l’École supĂ©rieure en Intelligence des Patrimoines de l’UniversitĂ© de Tours. Grace Ă  la prĂ©sence Ă  l’UniversitĂ© de Tours du seul poste de MaĂźtre de confĂ©rences en archĂ©ozoologie, en dehors de ceux du MusĂ©um national d’histoire naturelle, le LAT a investi dans la constitution d’une ostĂ©othĂšque.

Le programme du LAT est structuré en quatre axes. Les trois premiers axes sont thématiques, fondés sur la production de données primaires et le quatriÚme, méthodologique, est transversal au trois autres :

Axe 1 (« Villages, villes et territoires »)

Responsable scientifique : Florian Baret et Jean-Philippe Chimier.

Cet axe regroupe les recherches sur la fabrique de l’espace par les sociĂ©tĂ©s dans une double perspective diachronique et multi-scalaire. Il est le cadre de production des donnĂ©es archĂ©ologiques nouvelles livrĂ©es par les travaux de terrain des membres de l’équipe (fouilles et prospections en France et Ă  l’étranger). Son large pĂ©rimĂštre couvre d’abord toute la succession des formes et des cadres de l’habitat, de l’unitĂ© fonctionnelle au territoire en passant par l’ensemble des marqueurs du dĂ©veloppement (ville, habitat rural, habitat groupĂ©, lieu de culte, voie de communication
) qui constituent Ă  chaque pĂ©riode un des rĂ©seaux hiĂ©rarchisĂ©s Ă  mettre en Ă©vidence. Il couvre ensuite les conditions environnementales dans lesquelles se dĂ©ploient les sociĂ©tĂ©s, en tenant compte de tous les Ă©lĂ©ments constituant les terroirs anthropisĂ©s depuis le NĂ©olithique. Les interactions sociĂ©tĂ©s/milieux sont interrogĂ©es afin d’aborder les dynamiques de l’habitat et la fabrique du paysage dans le temps long selon diffĂ©rentes Ă©chelles spatiales. Toutefois, quelques thĂ©matiques seront privilĂ©giĂ©es afin de mieux percevoir la complexitĂ© des analyses Ă  conduire pour rendre compte des transformations des habitats, des territoires et des rĂ©seaux en perpĂ©tuelle interaction.

Axe 2 (« Archéologie de la construction »)

Responsables : Frédéric Epaud et Thomas Pouyet

L’axe 2 porte sur l’étude de l’architecture et des techniques de construction de la Protohistoire Ă  l’époque moderne. Il s’attache Ă  l’analyse des procĂ©dĂ©s de mise en Ɠuvre des matĂ©riaux (bois, pierre, terre cuite
) et des processus motivant l’évolution architecturale des monuments de l’architecture civile, religieuse et militaire. Ces travaux portent aussi bien sur des constructions en bois ou en pierre que sur celles utilisant une mixitĂ© de matĂ©riaux. L’objectif de ces recherches est de comprendre l’évolution des techniques de mise en Ɠuvre des matĂ©riaux de construction, et des transformations stylistiques et formelles des architectures sur le temps long. Les mĂ©thodes d’investigation relĂšvent de l’archĂ©ologie du bĂąti, la fouille, l’histoire de l’art, la recherche archivistique, l’archĂ©ologie expĂ©rimentale et l’ethnoarchĂ©ologie. Certaines approches, comme la tracĂ©ologie, portent la rĂ©flexion sur le travail manuel et la gestuelle des artisans, l’emploi des outils ou l’organisation des chantiers.

 

Archéologie de la construction en bois

L’archĂ©ologie de la construction en bois (charpentes de comble, pans de bois, fondations, architectures Ă  poteaux plantĂ©s) est abordĂ©e de maniĂšre diachronique. Une part importante de ces recherches traite, principalement pour le Moyen Âge, des questions touchant au bois d’Ɠuvre (bois utilisĂ©s, ressources forestiĂšres, sylviculture
), aux techniques de charpenterie (taille des bois, marquages, outils, tracĂ©s d’épure
) ainsi qu’à l’évolution des structures de charpentes de l’architecture romane et gothique.

 

Projet Notre-Dame

L’objectif est d’étudier les forĂȘts et leur gestion au Moyen Âge Ă  travers l’analyse des bois utilisĂ©s en grande quantitĂ© aux 11e-13e siĂšcles dans les charpentes de cathĂ©drales, notamment dans le cadre du Projet Notre-Dame.

 

Charpentes romanes et gothiques

Les travaux dĂ©jĂ  engagĂ©s, comme l’inventaire des charpentes sur des monuments romans et gothiques majeurs (cathĂ©drales) et mineurs (Ă©glises rurales) associĂ© Ă  des analyses dendrochronologiques, permettent de dĂ©finir des jalons tant sur le plan des techniques de charpenterie que sur celui de l’évolution de l’architecture tout matĂ©riaux confondus.

 

Architecture antique et médiévale

L’architecture antique et mĂ©diĂ©vale des Ă©difices publics et privĂ©s en pierre constitue un autre volet de l’axe 2. Les recherches portent sur l’étude des matĂ©riaux, le chantier de construction et l’évolution de l’architecture religieuse, militaire et civile.

Axe 3 (« Pratiques sociales, alimentaires et aires culturelles »)

Responsables : Marie-Pierre Horard-Roure et Francesca Di Napoli

L’objectif de l’axe 3 est la comprĂ©hension diachronique des mĂ©canismes sociaux, Ă©conomiques et culturels Ă  travers l’étude des phĂ©nomĂšnes de production, d’innovation, de savoir-faire, de mode, de concurrence, de rituel et de croyances. FondĂ©e sur l’accumulation de donnĂ©es robustes produites par des travaux de longue haleine, l’originalitĂ© de ces recherches rĂ©side dans l’analyse fine de donnĂ©es mobiliĂšres volumineuses (artefact et ecofact) qui permet d’aborder la dĂ©finition, la transformation et la spatialisation des pratiques. Cette dĂ©marche implique une approche interdisciplinaire, multi-scalaire et modĂ©lisatrice nĂ©cessaire Ă  l’étude de sources matĂ©rielles en masse.

Les sources mobilisĂ©es sont d’une part la cĂ©ramique et les ossements animaux, d’autre part les autres types de mobilier (pierre, mĂ©tal, verrerie, objets, terres cuites architecturales) indispensables Ă  une rĂ©flexion plus gĂ©nĂ©rale sur les pratiques sociales et les aires culturelles. Enfin, l’étude systĂ©matique de grandes sĂ©ries de sĂ©pultures pour comprendre le geste funĂ©raire et la structuration des lieux d’inhumation dans la longue durĂ©e permet Ă©galement de caractĂ©riser des identitĂ©s sociales Ă  travers le monde des morts.

Les recherches en archĂ©ozoologie, fondĂ©es sur des Ă©tudes monographiques de contextes funĂ©raires ou d’habitat et des partenariats avec le GDR 3644 BioarchĂ©odat, l’école vĂ©tĂ©rinaire de Nantes et l’UMR ArchĂ©ozoologie et ArchĂ©obotanique (MNHM), portent d’une part sur les processus de production de l’élevage et d’autre part sur l’évolution du statut et de la morphologie de certaines espĂšces. L’enjeu est d’aborder la relation Homme/Animal par les changements des pratiques d’élevage, des techniques bouchĂšres et de l’alimentation carnĂ©e depuis l’ñge du Fer. Le cochon, par exemple, est un bon rĂ©vĂ©lateur des pratiques et des choix culturels. Le coq quant Ă  lui est abordĂ© d’un point de vue morphologique pour Ă©tudier la discrimination des sexes et dĂ©tecter l’apparition de races spĂ©cifiques toujours prĂ©sentes. Le chien et le cheval sont deux espĂšces particuliĂšrement proches de l’homme dont le statut symbolique change Ă  travers le temps et dont l’étude des morphotypes permet, entre autres, d’aborder la question des tabous alimentaires.

Les pratiques alimentaires sont Ă©galement traitĂ©es selon des approches interdisciplinaires, par exemple par le recours Ă  la biochimie (analyses biomolĂ©culaires, isotopiques), afin de caractĂ©riser les systĂšmes d’acquisition, d’élaboration, de transformation, de distribution et de consommation. Les travaux sur les contenants en cĂ©ramique et leur contenu, l’alimentation carnĂ©e et la viticulture sont menĂ©s en collaborations avec le pĂŽle alimentation de l’UniversitĂ© François-Rabelais, le pĂŽle avicole de l’INRA Centre-Val de Loire et le VinOpĂŽle. L’objectif est de s’intĂ©resser aux implications sociales, Ă©conomiques, culturelles et territoriales des choix et des pratiques alimentaires.

Les principaux rĂ©sultats acquis sur la transformation des pratiques sociales et des aires culturelles Ă  partir des produits manufacturĂ©s concernent la caractĂ©risation d’aires culturelles entre le haut Moyen Âge et la pĂ©riode moderne (8 e -17 e siĂšcle) Ă  partir de la cĂ©ramique. L’analyse de donnĂ©es volumineuses Ă  l’échelle du bassin de la Loire moyenne a permis d’identifier deux grandes aires culturelles (Nord-Est et Sud-Ouest) constituĂ©es de plus petites entitĂ©s Ă©conomiques en relations Ă©troites avec les principaux centres de consommation urbains, cette bipartition s’inscrivant dans la longue durĂ©e, puisqu’elle perdure au moins du 8e au 15e s.

Sur ce plan, l’objectif est de poursuivre les recherches Ă  l’échelle des aires culturelles du Centre-Ouest de la France dans la trĂšs longue durĂ©e par l’exploitation de nouvelles donnĂ©es cĂ©ramiques en y intĂ©grant les autres sources mobiliĂšres (verre, mĂ©tal, objets
) et en Ă©largissant la fourchette chronologique aux pĂ©riodes plus anciennes (nĂ©olithique, protohistorique et AntiquitĂ© romaine). Le rĂ©seau ICERAMM, qui fĂ©dĂšre les mĂ©thodes et les recherches sur la cĂ©ramique mĂ©diĂ©vale et moderne Ă  l’échelle europĂ©enne, permet d’accroĂźtre la portĂ©e de l’étude des aires culturelles Ă  un vaste Nord-Ouest de l’Europe.

Axe 4 (« Archéomatique »)

Responsables : Olivier Marlet et Jean-Baptiste Rigot

L’archĂ©omatique, entendue comme l’informatisation des processus de la recherche archĂ©ologique du terrain Ă  la publication, est le pilier mĂ©thodologique de l’équipe. À partir des travaux engagĂ©s de longue date sur l’informatisation des protocoles d’acquisition, de traitement et de publication des donnĂ©es ainsi que sur la numĂ©risation des archives de fouilles, l’objectif de cet axe est de maintenir une recherche de haut niveau interrogeant tant l’instrumentation que les paradigmes de la discipline afin d’envisager les dĂ©veloppements nĂ©cessaires Ă  l’archĂ©ologie du futur. Les Ă©tudiants de master et de doctorat sont formĂ©s Ă  la recherche et Ă  son instrumentation de telle sorte qu’ils dĂ©veloppent des compĂ©tences leur permettant de maĂźtriser l’intĂ©gralitĂ© des protocoles d’acquisition et de traitement des donnĂ©es qu’ils manipulent.

L’archĂ©omatique est par dĂ©finition transverse aux trois axes prĂ©cĂ©dents. Elle est le lieu de production de la recherche mĂ©thodologique Ă  la fois appuyĂ©e sur les axes et les projets et dĂ©ployĂ©e dans ceux-ci. Elle contient Ă©galement des projets de recherche spĂ©cifiques comme les travaux sur l’interopĂ©rabilitĂ© des systĂšmes d’information archĂ©ologique et leur inscription dans le web sĂ©mantique, le dĂ©veloppement de modĂšles de publications Ă©lectroniques et la modĂ©lisation de l’information archĂ©ologique.

Le LAT s’est dotĂ© d’outils de traitement et de systĂšmes d’information appropriĂ©s Ă  ses programmes de recherche et dĂ©veloppĂ©s avec la double volontĂ© d’intĂ©gration de la rigueur des mĂ©thodes implĂ©mentĂ©es et de rĂ©utilisation par la communautĂ© archĂ©ologique. L’informatisation des protocoles nĂ©cessite une rĂ©flexion fondamentale sur les implications de la dĂ©matĂ©rialisation des donnĂ©es dans la production de connaissances archĂ©ologiques.

AprĂšs sa mise en ligne durant le contrat prĂ©cĂ©dent, la poursuite du dĂ©veloppement du systĂšme d’information archĂ©ologique ArSol (Archives du Sol) rĂ©pond Ă  deux enjeux. Le premier est la dĂ©matĂ©rialisation de la totalitĂ© de l’enregistrement stratigraphique afin d’intĂ©grer au plus tĂŽt les donnĂ©es dans le systĂšme d’information et de bĂ©nĂ©ficier des contrĂŽles de cohĂ©rence et de la mise en relation avec l’ensemble des donnĂ©es de la fouille sur le terrain. L’objectif est de faciliter la mise en Ɠuvre des donnĂ©es pour l’étude post-fouille ainsi que l’administration de la preuve depuis les publications mais surtout cette dĂ©marche permet de disposer sur le terrain de l’ensemble des donnĂ©es utiles Ă  l’interprĂ©tation. L’impact porte donc sur le processus d’interprĂ©tation lors de la fouille, autrement dit sur le raisonnement archĂ©ologique. Le second concerne la publication des donnĂ©es dans le web sĂ©mantique selon une interopĂ©rabilitĂ© complĂšte. L’interopĂ©rabilitĂ© est un objectif partagĂ© pour toutes les bases de donnĂ©es du LAT dont le niveau d’avancement a Ă©tĂ© mesurĂ© sur l’échelle des Five Stars Linked Open Data et les principes FAIR (donnĂ©es Faciles Ă  trouver, Accessibles, InteropĂ©rables et RĂ©utilisable) afin d’évaluer ce qu’il reste Ă  faire. L’ambition dans ce domaine est de contribuer Ă  l’émergence d’un secteur de donnĂ©es patrimoniales dans le « nuage des donnĂ©es liĂ©es » (Linked Open Data Cloud). L’expĂ©rience que nous menons avec ArSol, au sein du consortium MASA (MĂ©moire des ArchĂ©ologues et des Sites ArchĂ©ologiques) de la TGIR Huma-Num, afin de publier les donnĂ©es via l’ontologie de domaine pour les donnĂ©es du patrimoine du CIDOC-CRM (ISO 21127), est Ă©tendue Ă  d’autres systĂšmes. ArSol est ainsi accessible sur le web sĂ©mantique via la plateforme OpenArchaeo du consortium MASA. Les systĂšmes d’information, leur interopĂ©rabilitĂ©, la publication des donnĂ©es sur le web sont autant d’élĂ©ments qui contribuent Ă  l’avenir de la publication archĂ©ologique par de nouveaux modes d’édition fondĂ©s sur la connexion d’articles de synthĂšse aux preuves contenues dans les bases de donnĂ©es.

La modĂ©lisation des dynamiques spatiales, fondĂ©e sur une approche systĂ©mique de la production d’espace par les sociĂ©tĂ©s, s’appuie sur les travaux des gĂ©ographes augmentĂ©s de collaborations Ă©troites avec les archĂ©ologues et concerne plus largement plusieurs des disciplines des Sciences Humaines et Sociales. L’étude des dynamiques spatiales implique une attention particuliĂšre Ă  la dimension temporelle pour laquelle les outils de reprĂ©sentation et d’analyse sont Ă  Ă©laborer Ă  l’instar de ceux de l’analyse spatiale.

Enfin, une recherche interdisciplinaire entre archĂ©ologues et statisticiens est Ă  l’origine de dĂ©veloppement de mĂ©thodes et d’outils dĂ©diĂ©s Ă  l’analyse des donnĂ©es mobiliĂšres volumineuses. Les outils implĂ©mentĂ©s Ă  partir de modĂšles archĂ©o-statistiques concernent la datation (ceraRdate), la pĂ©riodisation (hclustcompro) et la spatialisation (mapclust) rĂ©alisĂ©s dans le cadre du projet SPARTAAS.

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Annuaire du LAT

PrĂ©sentation de l’Ă©quipe LAT

Responsable : Philippe Husi

Le LAT est impliquĂ© dans de nombreux rĂ©seaux aux niveaux national et international. Il pilote le rĂ©seau d’Information sur la CĂ©ramique MĂ©diĂ©vale et Moderne (Iceramm) et est co-porteur du Consortium MĂ©moire des ArchĂ©ologues et des Sites ArchĂ©ologiques (MASA) labellisĂ© par la TrĂšs Grande Infrastructure de Recherche Huma-Num en relation avec la Maison des Sciences de l’Homme Val-de-Loire.

Les spĂ©cificitĂ©s du LAT sont sa pratique de l’archĂ©ologie mĂ©tropolitaine de la Protohistoire au Moyen Âge, l’archĂ©ologie urbaine, son approche spatiale dans la longue durĂ©e, le croisement des sources, les rĂ©flexions Ă©pistĂ©mologiques et mĂ©thodologiques et l’archĂ©omatique. Plus largement, le LAT accueille la formation d’archĂ©ologie de l’UniversitĂ© de Tours et est l’équipe d’adossement du parcours « MĂ©tiers de l’ArchĂ©ologie et ArchĂ©omatique » au sein du Master « Master Histoire, Civilisation, Patrimoine » de l’École supĂ©rieure en Intelligence des Patrimoines de l’UniversitĂ© de Tours. Grace Ă  la prĂ©sence Ă  l’UniversitĂ© de Tours du seul poste de MaĂźtre de confĂ©rences en archĂ©ozoologie, en dehors de ceux du MusĂ©um national d’histoire naturelle, le LAT a investi dans la constitution d’une ostĂ©othĂšque.

Le programme du LAT est structuré en quatre axes. Les trois premiers axes sont thématiques, fondés sur la production de données primaires et le quatriÚme, méthodologique, est transversal au trois autres :

Axe 1 (« Villages, villes et territoires »)

Responsable scientifique : Florian Baret et Jean-Philippe Chimier.

Cet axe regroupe les recherches sur la fabrique de l’espace par les sociĂ©tĂ©s dans une double perspective diachronique et multi-scalaire. Il est le cadre de production des donnĂ©es archĂ©ologiques nouvelles livrĂ©es par les travaux de terrain des membres de l’équipe (fouilles et prospections en France et Ă  l’étranger). Son large pĂ©rimĂštre couvre d’abord toute la succession des formes et des cadres de l’habitat, de l’unitĂ© fonctionnelle au territoire en passant par l’ensemble des marqueurs du dĂ©veloppement (ville, habitat rural, habitat groupĂ©, lieu de culte, voie de communication
) qui constituent Ă  chaque pĂ©riode un des rĂ©seaux hiĂ©rarchisĂ©s Ă  mettre en Ă©vidence. Il couvre ensuite les conditions environnementales dans lesquelles se dĂ©ploient les sociĂ©tĂ©s, en tenant compte de tous les Ă©lĂ©ments constituant les terroirs anthropisĂ©s depuis le NĂ©olithique. Les interactions sociĂ©tĂ©s/milieux sont interrogĂ©es afin d’aborder les dynamiques de l’habitat et la fabrique du paysage dans le temps long selon diffĂ©rentes Ă©chelles spatiales. Toutefois, quelques thĂ©matiques seront privilĂ©giĂ©es afin de mieux percevoir la complexitĂ© des analyses Ă  conduire pour rendre compte des transformations des habitats, des territoires et des rĂ©seaux en perpĂ©tuelle interaction.

Axe 2 (« Archéologie de la construction »)

Responsables : Frédéric Epaud et Thomas Pouyet

L’axe 2 porte sur l’étude de l’architecture et des techniques de construction de la Protohistoire Ă  l’époque moderne. Il s’attache Ă  l’analyse des procĂ©dĂ©s de mise en Ɠuvre des matĂ©riaux (bois, pierre, terre cuite
) et des processus motivant l’évolution architecturale des monuments de l’architecture civile, religieuse et militaire. Ces travaux portent aussi bien sur des constructions en bois ou en pierre que sur celles utilisant une mixitĂ© de matĂ©riaux. L’objectif de ces recherches est de comprendre l’évolution des techniques de mise en Ɠuvre des matĂ©riaux de construction, et des transformations stylistiques et formelles des architectures sur le temps long. Les mĂ©thodes d’investigation relĂšvent de l’archĂ©ologie du bĂąti, la fouille, l’histoire de l’art, la recherche archivistique, l’archĂ©ologie expĂ©rimentale et l’ethnoarchĂ©ologie. Certaines approches, comme la tracĂ©ologie, portent la rĂ©flexion sur le travail manuel et la gestuelle des artisans, l’emploi des outils ou l’organisation des chantiers.

 

Archéologie de la construction en bois

L’archĂ©ologie de la construction en bois (charpentes de comble, pans de bois, fondations, architectures Ă  poteaux plantĂ©s) est abordĂ©e de maniĂšre diachronique. Une part importante de ces recherches traite, principalement pour le Moyen Âge, des questions touchant au bois d’Ɠuvre (bois utilisĂ©s, ressources forestiĂšres, sylviculture
), aux techniques de charpenterie (taille des bois, marquages, outils, tracĂ©s d’épure
) ainsi qu’à l’évolution des structures de charpentes de l’architecture romane et gothique.

 

Projet Notre-Dame

L’objectif est d’étudier les forĂȘts et leur gestion au Moyen Âge Ă  travers l’analyse des bois utilisĂ©s en grande quantitĂ© aux 11e-13e siĂšcles dans les charpentes de cathĂ©drales, notamment dans le cadre du Projet Notre-Dame.

 

Charpentes romanes et gothiques

Les travaux dĂ©jĂ  engagĂ©s, comme l’inventaire des charpentes sur des monuments romans et gothiques majeurs (cathĂ©drales) et mineurs (Ă©glises rurales) associĂ© Ă  des analyses dendrochronologiques, permettent de dĂ©finir des jalons tant sur le plan des techniques de charpenterie que sur celui de l’évolution de l’architecture tout matĂ©riaux confondus.

 

Architecture antique et médiévale

L’architecture antique et mĂ©diĂ©vale des Ă©difices publics et privĂ©s en pierre constitue un autre volet de l’axe 2. Les recherches portent sur l’étude des matĂ©riaux, le chantier de construction et l’évolution de l’architecture religieuse, militaire et civile.

Axe 3 (« Pratiques sociales, alimentaires et aires culturelles »)

Responsables : Marie-Pierre Horard-Roure et Francesca Di Napoli

L’objectif de l’axe 3 est la comprĂ©hension diachronique des mĂ©canismes sociaux, Ă©conomiques et culturels Ă  travers l’étude des phĂ©nomĂšnes de production, d’innovation, de savoir-faire, de mode, de concurrence, de rituel et de croyances. FondĂ©e sur l’accumulation de donnĂ©es robustes produites par des travaux de longue haleine, l’originalitĂ© de ces recherches rĂ©side dans l’analyse fine de donnĂ©es mobiliĂšres volumineuses (artefact et ecofact) qui permet d’aborder la dĂ©finition, la transformation et la spatialisation des pratiques. Cette dĂ©marche implique une approche interdisciplinaire, multi-scalaire et modĂ©lisatrice nĂ©cessaire Ă  l’étude de sources matĂ©rielles en masse.

Les sources mobilisĂ©es sont d’une part la cĂ©ramique et les ossements animaux, d’autre part les autres types de mobilier (pierre, mĂ©tal, verrerie, objets, terres cuites architecturales) indispensables Ă  une rĂ©flexion plus gĂ©nĂ©rale sur les pratiques sociales et les aires culturelles. Enfin, l’étude systĂ©matique de grandes sĂ©ries de sĂ©pultures pour comprendre le geste funĂ©raire et la structuration des lieux d’inhumation dans la longue durĂ©e permet Ă©galement de caractĂ©riser des identitĂ©s sociales Ă  travers le monde des morts.

Les recherches en archĂ©ozoologie, fondĂ©es sur des Ă©tudes monographiques de contextes funĂ©raires ou d’habitat et des partenariats avec le GDR 3644 BioarchĂ©odat, l’école vĂ©tĂ©rinaire de Nantes et l’UMR ArchĂ©ozoologie et ArchĂ©obotanique (MNHM), portent d’une part sur les processus de production de l’élevage et d’autre part sur l’évolution du statut et de la morphologie de certaines espĂšces. L’enjeu est d’aborder la relation Homme/Animal par les changements des pratiques d’élevage, des techniques bouchĂšres et de l’alimentation carnĂ©e depuis l’ñge du Fer. Le cochon, par exemple, est un bon rĂ©vĂ©lateur des pratiques et des choix culturels. Le coq quant Ă  lui est abordĂ© d’un point de vue morphologique pour Ă©tudier la discrimination des sexes et dĂ©tecter l’apparition de races spĂ©cifiques toujours prĂ©sentes. Le chien et le cheval sont deux espĂšces particuliĂšrement proches de l’homme dont le statut symbolique change Ă  travers le temps et dont l’étude des morphotypes permet, entre autres, d’aborder la question des tabous alimentaires.

Les pratiques alimentaires sont Ă©galement traitĂ©es selon des approches interdisciplinaires, par exemple par le recours Ă  la biochimie (analyses biomolĂ©culaires, isotopiques), afin de caractĂ©riser les systĂšmes d’acquisition, d’élaboration, de transformation, de distribution et de consommation. Les travaux sur les contenants en cĂ©ramique et leur contenu, l’alimentation carnĂ©e et la viticulture sont menĂ©s en collaborations avec le pĂŽle alimentation de l’UniversitĂ© François-Rabelais, le pĂŽle avicole de l’INRA Centre-Val de Loire et le VinOpĂŽle. L’objectif est de s’intĂ©resser aux implications sociales, Ă©conomiques, culturelles et territoriales des choix et des pratiques alimentaires.

Les principaux rĂ©sultats acquis sur la transformation des pratiques sociales et des aires culturelles Ă  partir des produits manufacturĂ©s concernent la caractĂ©risation d’aires culturelles entre le haut Moyen Âge et la pĂ©riode moderne (8 e -17 e siĂšcle) Ă  partir de la cĂ©ramique. L’analyse de donnĂ©es volumineuses Ă  l’échelle du bassin de la Loire moyenne a permis d’identifier deux grandes aires culturelles (Nord-Est et Sud-Ouest) constituĂ©es de plus petites entitĂ©s Ă©conomiques en relations Ă©troites avec les principaux centres de consommation urbains, cette bipartition s’inscrivant dans la longue durĂ©e, puisqu’elle perdure au moins du 8e au 15e s.

Sur ce plan, l’objectif est de poursuivre les recherches Ă  l’échelle des aires culturelles du Centre-Ouest de la France dans la trĂšs longue durĂ©e par l’exploitation de nouvelles donnĂ©es cĂ©ramiques en y intĂ©grant les autres sources mobiliĂšres (verre, mĂ©tal, objets
) et en Ă©largissant la fourchette chronologique aux pĂ©riodes plus anciennes (nĂ©olithique, protohistorique et AntiquitĂ© romaine). Le rĂ©seau ICERAMM, qui fĂ©dĂšre les mĂ©thodes et les recherches sur la cĂ©ramique mĂ©diĂ©vale et moderne Ă  l’échelle europĂ©enne, permet d’accroĂźtre la portĂ©e de l’étude des aires culturelles Ă  un vaste Nord-Ouest de l’Europe.

Axe 4 (« Archéomatique »)

Responsables : Olivier Marlet et Jean-Baptiste Rigot

L’archĂ©omatique, entendue comme l’informatisation des processus de la recherche archĂ©ologique du terrain Ă  la publication, est le pilier mĂ©thodologique de l’équipe. À partir des travaux engagĂ©s de longue date sur l’informatisation des protocoles d’acquisition, de traitement et de publication des donnĂ©es ainsi que sur la numĂ©risation des archives de fouilles, l’objectif de cet axe est de maintenir une recherche de haut niveau interrogeant tant l’instrumentation que les paradigmes de la discipline afin d’envisager les dĂ©veloppements nĂ©cessaires Ă  l’archĂ©ologie du futur. Les Ă©tudiants de master et de doctorat sont formĂ©s Ă  la recherche et Ă  son instrumentation de telle sorte qu’ils dĂ©veloppent des compĂ©tences leur permettant de maĂźtriser l’intĂ©gralitĂ© des protocoles d’acquisition et de traitement des donnĂ©es qu’ils manipulent.

L’archĂ©omatique est par dĂ©finition transverse aux trois axes prĂ©cĂ©dents. Elle est le lieu de production de la recherche mĂ©thodologique Ă  la fois appuyĂ©e sur les axes et les projets et dĂ©ployĂ©e dans ceux-ci. Elle contient Ă©galement des projets de recherche spĂ©cifiques comme les travaux sur l’interopĂ©rabilitĂ© des systĂšmes d’information archĂ©ologique et leur inscription dans le web sĂ©mantique, le dĂ©veloppement de modĂšles de publications Ă©lectroniques et la modĂ©lisation de l’information archĂ©ologique.

Le LAT s’est dotĂ© d’outils de traitement et de systĂšmes d’information appropriĂ©s Ă  ses programmes de recherche et dĂ©veloppĂ©s avec la double volontĂ© d’intĂ©gration de la rigueur des mĂ©thodes implĂ©mentĂ©es et de rĂ©utilisation par la communautĂ© archĂ©ologique. L’informatisation des protocoles nĂ©cessite une rĂ©flexion fondamentale sur les implications de la dĂ©matĂ©rialisation des donnĂ©es dans la production de connaissances archĂ©ologiques.

AprĂšs sa mise en ligne durant le contrat prĂ©cĂ©dent, la poursuite du dĂ©veloppement du systĂšme d’information archĂ©ologique ArSol (Archives du Sol) rĂ©pond Ă  deux enjeux. Le premier est la dĂ©matĂ©rialisation de la totalitĂ© de l’enregistrement stratigraphique afin d’intĂ©grer au plus tĂŽt les donnĂ©es dans le systĂšme d’information et de bĂ©nĂ©ficier des contrĂŽles de cohĂ©rence et de la mise en relation avec l’ensemble des donnĂ©es de la fouille sur le terrain. L’objectif est de faciliter la mise en Ɠuvre des donnĂ©es pour l’étude post-fouille ainsi que l’administration de la preuve depuis les publications mais surtout cette dĂ©marche permet de disposer sur le terrain de l’ensemble des donnĂ©es utiles Ă  l’interprĂ©tation. L’impact porte donc sur le processus d’interprĂ©tation lors de la fouille, autrement dit sur le raisonnement archĂ©ologique. Le second concerne la publication des donnĂ©es dans le web sĂ©mantique selon une interopĂ©rabilitĂ© complĂšte. L’interopĂ©rabilitĂ© est un objectif partagĂ© pour toutes les bases de donnĂ©es du LAT dont le niveau d’avancement a Ă©tĂ© mesurĂ© sur l’échelle des Five Stars Linked Open Data et les principes FAIR (donnĂ©es Faciles Ă  trouver, Accessibles, InteropĂ©rables et RĂ©utilisable) afin d’évaluer ce qu’il reste Ă  faire. L’ambition dans ce domaine est de contribuer Ă  l’émergence d’un secteur de donnĂ©es patrimoniales dans le « nuage des donnĂ©es liĂ©es » (Linked Open Data Cloud). L’expĂ©rience que nous menons avec ArSol, au sein du consortium MASA (MĂ©moire des ArchĂ©ologues et des Sites ArchĂ©ologiques) de la TGIR Huma-Num, afin de publier les donnĂ©es via l’ontologie de domaine pour les donnĂ©es du patrimoine du CIDOC-CRM (ISO 21127), est Ă©tendue Ă  d’autres systĂšmes. ArSol est ainsi accessible sur le web sĂ©mantique via la plateforme OpenArchaeo du consortium MASA. Les systĂšmes d’information, leur interopĂ©rabilitĂ©, la publication des donnĂ©es sur le web sont autant d’élĂ©ments qui contribuent Ă  l’avenir de la publication archĂ©ologique par de nouveaux modes d’édition fondĂ©s sur la connexion d’articles de synthĂšse aux preuves contenues dans les bases de donnĂ©es.

La modĂ©lisation des dynamiques spatiales, fondĂ©e sur une approche systĂ©mique de la production d’espace par les sociĂ©tĂ©s, s’appuie sur les travaux des gĂ©ographes augmentĂ©s de collaborations Ă©troites avec les archĂ©ologues et concerne plus largement plusieurs des disciplines des Sciences Humaines et Sociales. L’étude des dynamiques spatiales implique une attention particuliĂšre Ă  la dimension temporelle pour laquelle les outils de reprĂ©sentation et d’analyse sont Ă  Ă©laborer Ă  l’instar de ceux de l’analyse spatiale.

Enfin, une recherche interdisciplinaire entre archĂ©ologues et statisticiens est Ă  l’origine de dĂ©veloppement de mĂ©thodes et d’outils dĂ©diĂ©s Ă  l’analyse des donnĂ©es mobiliĂšres volumineuses. Les outils implĂ©mentĂ©s Ă  partir de modĂšles archĂ©o-statistiques concernent la datation (ceraRdate), la pĂ©riodisation (hclustcompro) et la spatialisation (mapclust) rĂ©alisĂ©s dans le cadre du projet SPARTAAS.

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