26-27 mars 2019, Château de Chambord
Dans ce colloque, nous abordons la forêt, part de notre imaginaire et de nos paysages, comme lieu d’interactions entre l’homme et la faune sauvage. Nous réfléchirons à l’empreinte passée de nos activités, aux déterminants actuels et leurs enjeux, ainsi qu’aux perspectives d’évolution des forêts et des habitats qui les composent. Pour y parvenir, nous privilégierons les approches pluridisciplinaires tenant compte de l’écologie de la faune sauvage et des forêts, de leurs représentations sociales et de la fréquentation touristique associée à ces patrimoines naturel et culturel. Nous identifions quatre axes.
– 1. Facteurs environnementaux et humains à l’origine des populations animales actuelles
Quels usages, pratiques et politiques ont favorisé l’essor des populations d’animaux, comme les ongulés sauvages ? La chasse est-elle maintenant le seul moyen de réguler cette abondance ? La reconquête des espaces naturels par les grands prédateurs, comme le loup, peut-elle moduler l’expansion démographique et géographique de cette grande faune ? Comment questionne-t-elle son acceptation sociale ? La chasse ou la prédation naturelle permettent-elles aussi de pérenniser renouvellement, composition et structure de la forêt ?
– 2. Rôle de la faune sauvage dans le fonctionnement des écosystèmes forestiers
Les grands herbivores sont au sein d’un réseau d’interactions impliquant la flore, diverses faunes évoluant des sols à la canopée et dépendant de facteurs abiotiques (eau, lumière, température…). En consommant certaines plantes, ils déterminent l’abondance, la composition et la structure de la végétation, une ressource à partager avec d’autres faunes pour se nourrir, se réfugier ou se reproduire. Ils participent aussi à la dispersion des plantes, à l’ingénierie physique et aux flux de nutriments, avec des effets directs et indirects sur d’autres compartiments de l’écosystème forestier.
– 3. Conséquences des modes de gestion des habitats forestiers sur la faune sauvage
Les choix de gestion, les évolutions dans l’utilisation des surfaces forestières ou l’affectation à des usages spécifiques peuvent redistribuer dans l’espace et le temps les ressources accessibles pour la faune sauvage. Comment ces changements réorientent-ils les mouvements de la faune sauvage et influent sur leur utilisation des habitats forestiers et de la mosaïque paysagère ? Et quelles sont les conséquences sur les processus écologiques associés à la faune sauvage ?
– 4. Usages et pratiques sociales autour de la faune sauvage et des milieux forestiers
La grande faune interagit avec les activités et les populations humaines (dégâts forestiers et agricoles, zoonoses et collisions routières …) mais contribue aussi à certains services (tourisme de nature, activités récréatives comme chasse et photographie …). Comment peut-on globalement appréhender les retombées sociales et économiques de cette faune sauvage ? Quels regards interdisciplinaires la recherche pose-t-elle sur une forêt multifonctionnelle, à la fois lieu de ressourcement, observatoire naturaliste, habitat pour la faune sauvage et support de la ressource en bois ?
Les contributions orales et affichées pourront s’inscrire à différentes échelles spatiales (de la placette aux grands massifs forestiers) et temporelles (de la paléohistoire à la prospective), s’appliquer à l’ensemble des biomes forestiers (boréaux, tempérés et tropicaux), et devront apporter des éclairages à au moins un des quatre axes identifiés.