Responsable : Philippe Husi
Le LAT constitue l’un des principaux pôles de recherche en archéologie métropolitaine, de la Préhistoire récente à l’Epoque Moderne. Depuis sa création en 1992, il regroupe des archéologues et des historiens autour de l’étude des relations des sociétés du passé à l’espace. Comment s’articule l’inscription des sociétés dans un environnement et leur propre production d’espace construit ? Quels sont les systèmes de production, d’échanges et de consommation à l’œuvre ? L’originalité de la démarche du LAT est d’aborder ces questions en croisant les sources et les approches des sciences historiques dans la longue durée. L’étude diachronique des transformations des sociétés de la Protohistoire à nos jours s’appuie sur de nombreuses collaborations avec des disciplines des sciences humaines et sociales (géographie, aménagement, droit, économie) et au-delà (géologie, biologie, écologie, informatique, mathématique). Le LAT a noué des collaborations nationales et internationales à travers une approche interdisciplinaire dans le cadre de projets et réseaux nationaux et internationaux (ANR, Europe, Région, GDR, Consortiums HN), mais aussi en accueillant des chercheurs français et étrangers. En outre, le LAT est conventionné avec l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives). Par ailleurs, l’implication de chercheurs du laboratoire dans des programmes de recherches archéologiques à l’étranger se traduit par d’étroites collaborations notamment avec l’EFEO sur la ville d’Angkor Thom (Cambodge).
Le LAT est impliqué dans de nombreux réseaux aux niveaux national et international. Il pilote le réseau d’Information sur la Céramique Médiévale et Moderne (Iceramm) et est co-porteur du Consortium Mémoire des Archéologues et des Sites Archéologiques (MASA) labellisé par la Très Grande Infrastructure de Recherche Huma-Num en relation avec la Maison des Sciences de l’Homme Val-de-Loire.
Les spécificités du LAT sont sa pratique de l’archéologie métropolitaine de la Protohistoire au Moyen Âge, l’archéologie urbaine, son approche spatiale dans la longue durée, le croisement des sources, les réflexions épistémologiques et méthodologiques et l’archéomatique. Plus largement, le LAT accueille la formation d’archéologie de l’Université de Tours et est l’équipe d’adossement du parcours « Métiers de l’Archéologie et Archéomatique » au sein du Master « Master Histoire, Civilisation, Patrimoine » de l’École supérieure en Intelligence des Patrimoines de l’Université de Tours. Grace à la présence à l’Université de Tours du seul poste de Maître de conférences en archéozoologie, en dehors de ceux du Muséum national d’histoire naturelle, le LAT a investi dans la constitution d’une ostéothèque.
Le programme du LAT est structuré en quatre axes. Les trois premiers axes sont thématiques, fondés sur la production de données primaires et le quatrième, méthodologique, est transversal au trois autres.
L’axe 1 (« Villages, villes et territoires ») porte sur la compréhension de la fabrique de l’espace par les sociétés, l’organisation de l’habitat et ses relations avec le territoire, dans une double perspective diachronique et multi-scalaire, combinant toutes les sources mobilisables de l’échelle de la fouille à celle des territoires.
L’axe 2 (« Archéologie de la construction ») concerne l’architecture, les techniques de construction, les matériaux (bois, pierre, terre cuite architecturale) et leur mise en œuvre. L’impact territorial et environnemental de la gestion des ressources constitue une interface avec l’axe 1, mais également l’axe 3.
L’axe 3 (« Pratiques sociales, alimentaires et aires culturelles ») porte sur la compréhension des mécanismes sociaux, économiques et culturels à travers l’étude des phénomènes de production, de consommation, d’échange, de mode, de rituel et de croyance à partir de l’étude du mobilier au sens large du terme dans le temps long.
L’axe 4 (« Archéomatique ») traduit l’investissement du laboratoire dans la recherche méthodologique et son inscription dans la dynamique internationale de web des données, d’informatisation et de modélisation des processus de la recherche et de diffusion de ses résultats, notamment à travers des modèles de publications électroniques innovants. Il porte à la fois sur l’instrumentation de la recherche des axes 1 à 3 et sur les transformations de la discipline, développements nécessaires à l’archéologie du futur.