Débuté en 1990.
La base ArSol est accessible en ligne depuis juillet 2014. Il s’agit d’un accès aux données stratigraphiques et mobilières d’une partie des fouilles enregistrées dans ArSol. Seuls les sites pour lesquels les responsables ont accepté la publication des données sont accessibles. Le corpus de sites augmente au fur et à mesure de vérification des données.
La visite peut s’effectuer selon deux modes : un accès à partir de la stratigraphie du site ou une recherche multicritères permettant de d’interroger plusieurs sites à la fois.
http://arsol.univ-tours.fr
Le système ArSol est développé par le Laboratoire Archéologie et Territoires pour l’exploitation des données des fouilles conduites par ses membres. Il est également utilisé pour d’autres fouilles et par d’autres opérateurs comme l’INRAP ou des services de collectivités territoriales. Il est constitué de deux modules : Archives de fouilles pour la stratigraphie et BaDoC pour la céramique.
ArSol est conçu pour la gestion et le traitement des données stratigraphiques et mobilières dans l’optique d’une analyse des sites fouillés et leur spatialisation. Le module stratigraphique a été élaboré en 1990 pour la fouille du centre paroissial médiéval de Rigny (Indre-et-Loire) puis adapté à d’autres chantiers, en particulier pour les fouilles dans la ville de Tours. ArSol est l’informatisation du système d’enregistrement stratigraphique manuel utilisé depuis 1969 pour les fouilles de Tours. Il est fondé sur les pratiques de terrain mises au point dans les années 1960, en Grande-Bretagne, notamment par Philip Barker dans ses fouilles de Wroxeter et de Hen Domen et par Martin et Birthe Biddle pour les fouilles urbaines de Winchester (Galinié 2013). Construit comme un système ouvert, c’est-à-dire modulable et surtout non contraint par des thésaurus intégrés, ArSol peut être utilisé pour toute fouille stratigraphique. Il a été progressivement intégré à partir de 1998 à une chaîne de traitement de l’information graphique mise au point par Xavier Rodier et qui consiste à associer les relevés numériques de terrain aux données stratigraphiques dans un Système d’Information Géographique. Ce système permet d’une part la gestion des données de terrain et leur exploitation post-fouille (analyse stratigraphique et spatiale) et d’autre part l’intégration des données utiles à des échelles plus petites dans d’autres systèmes d’information. Par exemple, les données des fouilles de Tours sont intégrées dans ToToPi, Système d’Information Géographique pour l’étude de la Topographie historique de Tours Préindustriel. A l’échelle de la fouille, cela permet notamment de consulter l’ensemble de l’information à partir des données planimétriques, de constituer automatiquement des plans selon les découpages chronologiques inclus dans la base stratigraphique, ou encore de cartographier des répartitions de mobilier.
La base de données céramiques, réalisée par Philippe Husi à partir de 1991 pour la céramique de la ville de Tours, permet de traiter les données de toute fouille stratigraphique, quel que soit le faciès typologique et la chronologie du site. Ce système a une vocation de gestion de la céramique mais surtout de recherche, puisque les principaux développements concernent la typologie, la quantification et la datation à l’échelle du site, de la ville ou plus largement à l’échelle d’analyse stratigraphique choisie. L’interface de cette base est suffisamment aboutie pour que des céramologues peu experts en informatique puissent assez rapidement s’en servir. Cet outil a été utilisé pour toutes les études céramologiques du Laboratoire Archéologie et Territoires, y compris dans le cadre de diplômes universitaires (masters et thèses).
Les solutions informatiques choisies s’appuient sur les logiciels commerciaux utilisés dès le début du développement en 1990. L’emploi de solution libre n’était alors pas d’actualité en particulier en archéologie. Les logiciels utilisés sont 4e Dimension, comme SGBD, et ArcGis, comme SIG, la communication entre les deux étant assurée par une interface ODBC (Open DataBase Connectivity). Si ArcGis est bien connu, 4e dimension l’est moins. Il s’agit d’un SGBD robuste permettant de gérer des structures complexes et possédant un langage de développement. Il offre plusieurs niveaux d’accès selon les compétences de l’utilisateur : interface personnalisée, utilisation avancée, programmation/développement. Il permet de déployer une application client/serveur et multi plates-formes et de l’ouvrir sur internet.
ArSol est une application client-serveur hébergée à l’Université François-Rabelais (MSH Val-de-Loire, UMR 7324 CITERES-LAT). Son utilisation est possible sous plusieurs formes :
- en interne depuis le Laboratoire Archéologie et Territoires ;
- depuis l’extérieur, sur demande, avec un accès sécurisé pour une ou plusieurs opérations ;
- en version portable autonome (ArSol.exe), sur demande ;
- en consultation libre pour certains sites (arsol.univ-tours.fr)
ArSol fait actuellement l’objet de développement pour rendre la base interopérable en passant par une interface d’interrogation fondée sur l’ontologie du CIDOC-CRM (voir la présentation effectuée lors du CAA 2014). Ce travail est mené dans le cadre du consortium MASA (Mémoire des Archéologues et des Sites Archéologiques) labellisé par la TGIR Huma-Num.
Le projet ECRISA a permis l’acquisition de trois tablettes numériques pour procéder à l’enregistrement des données de fouilles dans la base ArSol directement sur le terrain.
Contact : olivier.marlet@univ-tours.fr
Références :
- Galinié H., Husi P., Rodier X., Theureau C., Zadora-Rio E., 2005 – ARSOL. La chaîne de gestion des données de fouilles du Laboratoire Archéologie et Territoires, Les petits cahiers d’Anatole, n° 17, 27/05/2005, 36.772 signes, http://www.univ-tours.fr/lat/pdf/F2_17.pdf.
- Husi P., Rodier X., 2011 – ArSol: an archaeological data processing system, in : Erzsébet J., Redő F., Szeverényi V. (dir.) On the Road to Reconstructing the Past, Proceedings of the 36th CAA Conference, Budapest, 2-6 April 2008, p. 86-92.
- Galinié H., 2013 – Les clefs du sol, Les petits cahiers d’Anatole, n° 25, 18/11/2013, 4212 signes, http://citeres.univ-tours.fr/doc/lat/pecada/pecada_25.pdf.