L’inscription dans l’espace des questions environnementales (eau, air, énergie, transport, foncier…) est source de contraintes et de potentialités pour l’aménagement des territoires. Les injonctions nationales et internationales à l’éco-urbanisme, les attentes sociétales en matière de sécurité et l’appréhension de nouveaux enjeux par les décideurs locaux appellent des réponses scientifiques innovantes, dans une perspective analytique, mais aussi prospective et prescriptive.
Cet axe développe une analyse systémique du fonctionnement des villes et des territoires, intégrant des données physiques mais aussi sociales et institutionnelles. L’interdisciplinarité entre les sciences sociales et les sciences et techniques de l’ingénieur mobilise des méthodes qualitatives et quantitatives et permet d’élargir les bases de la science des territoires. Les recherches conduites au sein de l’axe s’attachent en particulier à des espaces vulnérables au regard de risques naturels, énergétiques ou soumis à des évolutions économiques ou démographiques défavorables. Dans la suite de travaux précédents, il s’agit d’espaces périurbains, de petites villes, d’extensions urbaines, de périphéries rurales, de marges urbaines en Europe et sur d’autres continents. L’analyse porte sur des systèmes urbains (étalement, densité, économie, interactions avec le milieu naturel, cohésion sociale), des systèmes de transport (réseaux de chaleur, infrastructures, mobilité multimodale) ou des systèmes institutionnels (coopération, coordination des actions publiques au niveau horizontal et vertical).

Des recherches seront conduites sur l’inertie territoriale, mais aussi sur les solutions qui peuvent être mises en œuvre, en matière de flux énergétiques, de gestion foncière, d’atténuation de certains risques naturels, de gestion du vieillissement des populations et de réduction des vulnérabilités socio-économiques. Certains travaux étudieront les liens entre les stratégies visant la résilience territoriale et les systèmes institutionnels, à travers le statut des outils de planification ou l’articulation entre pouvoirs publics agissant à différentes échelles spatiales.

Les travaux exploreront deux thèmes complémentaires. Le premier concerne la vulnérabilité (versus la capacité de résilience) des réseaux et systèmes urbains. Il comprend l’analyse de :

– l’accessibilité des offres de transport, notamment pour les opérations de secours, d’évacuation de la population ou encore pour la maîtrise de l’étalement urbain ;

– la recherche des nouvelles formes de mobilité durable répondant aux nouveaux usages ;

– l’adaptation du bâtiment en matière de performance énergétique, notamment par l’optimisation des consommations énergétiques à l’échelle urbaine.

Le second thème concerne l’interdépendance entre des systèmes socio-environnementaux territoriaux dégradés et des schémas institutionnels, conflits et jeux coopératifs visant à favoriser leur résilience. Il se décline en travaux portant sur :

– les recompositions socio-spatiales dans des territoires marqués par une vulnérabilité liée à un risque naturel, un conflit politique, une crise ;

– les stratégies de développement « intégrées », tant au plan sectoriel que par la mise en place de coalitions d’acteurs multi-niveaux.
Dans une perspective analytique, les recherches visent à articuler les connaissances acquises sur les types de vulnérabilités explicitées ci-dessus pour mieux caractériser les territoires d’étude. Dans une perspective prescriptive et prospective, il s’agira de proposer des dispositifs innovants de gestion, de prévention et d’aide à la décision en faveur d’une réduction de ces vulnérabilités.